ARTICLE LA PRESSE- ICI- (pour notre revue de presse- un de nos grands donateurs Soprema) PHOTO ALAIN ROBERGE (archives La Presse) journaliste: Jean-Philippe Décarie
Certaines entreprises ont une empreinte dans leur ville d’attache et souhaitent rayonner au-delà de leur simple contribution à l’emploi et à la vitalité économique de leur région. C’est exactement ce qu’est en train de réaliser la société Soprema de Drummondville, où l’entreprise a racheté le club de golf local pour le rénover en entier et construire sur le site un hôtel de 60 chambres, avec la seule intention de redonner à la collectivité.
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Comme des milliers d’automobilistes qui arrivent de Montréal et qui doivent prendre le grand virage de Drummondville sur l’autoroute 20, cela fait des années que je suis intrigué par la sortie annonçant le chemin du Golf. L’été dernier, j’ai donc décidé de m’y arrêter pour aller y jouer.
Et c’est là que j’ai appris avec étonnement que le golf de Drummondville allait cesser ses activités à la fin de la prochaine saison parce que ses nouveaux propriétaires voulaient redessiner et reconstruire entièrement le parcours tout en y ajoutant un hôtel, avec salles de réception et leçons de golf virtuelles.
Ma surprise a été plus grande encore quand les gens avec qui je jouais m’ont dit que c’était Soprema qui avait racheté le terrain et qui était à l’origine de cette mégatransformation.
Soprema est une entreprise manufacturière française multinationale, spécialisée dans la fabrication de produits d’étanchéité, d’isolation, d’insonorisation et de végétalisation pour le domaine de la construction. Ses produits sont vendus dans 90 pays.
Elle est présente à Drummondville depuis 1978 et y exploite aujourd’hui huit unités de fabrication, dont l’une est située tout juste en bordure de l’autoroute 20. Elle emploie 730 personnes au Québec, dont plus de 500 à Drummondville.
J’avais déjà rencontré son vice-président directeur et directeur général, Richard Voyer, lors d’une mission commerciale en Chine, où l’entreprise allait ouvrir une usine à Shanghai.
Si le siège social mondial de Soprema est à Strasbourg, en France, son siège nord-américain, qui est aussi responsable des activités en Chine, au Moyen-Orient, en Australie et en Nouvelle-Zélande, est à Drummondville.
« On envoie nos gens du Québec et du Canada partout dans le monde, on se partage les responsabilités territoriales selon les produits que l’on fabrique. On est spécialiste des membranes d’étanchéité, mais on s’est diversifié dans toutes les activités associées au bâtiment et au génie civil », me précise le vice-président directeur.
Investir dans la collectivité
Pour en revenir au golf, j’étais donc convaincu que Richard Voyer ou le PDG et propriétaire français de Soprema, Pierre-Étienne Bindschedler, étaient des golfeurs compulsifs et qu’ils souhaitaient s’offrir un parcours de luxe pour assouvir leur passion.
« Pierre-Étienne ne joue pas au golf et moi non plus. On investit dans la communauté, on redonne pour faire rayonner Drummondville. Pierre-Étienne a fait la même chose à Strasbourg, où il a racheté un golf et un château qu’il a transformé en grande table et hôtel. C’est ce qui nous a donné l’idée de faire la même chose ici », m’explique Richard Voyer.
On parle tout de même d’un investissement d’au moins 60 millions : 20 millions pour refaire entièrement le parcours qui longe la rivière Saint-François et 40 millions pour construire un hôtel de 60 chambres, avec spa et tout le tralala.
« On a vu des consultants qui nous conseillaient de bâtir un hôtel moyen de gamme parce que Drummondville reste une ville industrielle. Nous, on a décidé d’aller à contresens, de lancer un concours international d’architecture pour offrir quelque chose de bien dans la région. Pierre-Étienne souhaite créer un milieu de vie convivial au centre-ville avec une boulangerie et tout », insiste le directeur général de Soprema.
Au siècle dernier, de nombreux terrains de golf ont vu le jour en région parce que les propriétaires de grandes entreprises de ressources naturelles – mines et foresterie – souhaitaient en profiter lors de leurs passages ou pour soigner leur contremaître. À Drummondville, Soprema le fait pour les gens de la région.
On a acheté le terrain en 2019, avant la pandémie. Les choses allaient mal, le golf traînait une dette de 1 million et perdait des membres qui vieillissaient. On s’est engagé à maintenir le même prix d’abonnement pour les 10 prochaines années pour tous les membres inscrits.
Richard Voyer
La pandémie a ralenti le processus de rénovation, qui va s’amorcer seulement à la fin de la prochaine saison, à l’automne 2022, ce qui va permettre à Soprema de faire coïncider les travaux sur le terrain de golf avec la construction de l’hôtel.
Richard Voyer en convient lui-même, avec ces investissements de 60 millions, Soprema aurait pu construire une nouvelle usine, parce que la demande reste forte à l’échelle mondiale, mais l’entreprise estime que d’investir dans la collectivité, améliorer son milieu de vie, est tout aussi profitable à tout le monde.
« Et ce n’est pas une distraction parce qu’avec la COVID, il a fallu rester bien concentrés sur nos activités. C’est notre ancien directeur des ventes qui a pris le projet en main, et notre spécialiste des évènements spéciaux qui s’occupe de sa gestion », souligne-t-il.
Depuis l’avènement du concept d’investissement responsable, on évoque de plus en plus l’importance pour les entreprises d’être davantage incarnées dans leur communauté, de ne pas seulement profiter du milieu, mais aussi de le nourrir et, pourquoi pas, de l’enrichir. Soprema donne un bel exemple d’implication réussie.
MERCI SOPREMA DE CROIRE EN LA PERSÉVÉRANCE ET LA RÉUSSITE SCOLAIRES.