Revue de presse- Journal le Soleil- Brigitte Breton journaliste -ARTICLE ICI
CHRONIQUE / Voir plus loin que 2026. C’est sans doute un conseil à donner aux jeunes tentés d’abandonner l’école pour travailler dans une entreprise qui manque actuellement de main-d’œuvre. Avec l’automatisation, bye bye job et sans qualifications, bonne chance pour dénicher un nouvel emploi payant dans l’avenir.
Dans un contexte de rareté de main-d’œuvre, parler de persévérance scolaire et sensibiliser l’ensemble de la société à son importance est plus que jamais pertinent.
Oui, le Québec doit être attrayant et créatif pour combler ses besoins de main-d’œuvre. Mais si cet objectif est atteint parce que davantage de jeunes décrochent et que des entreprises veulent faire le plein d’employés sans se soucier que ceux-ci complètent leurs études secondaires, collégiales ou universitaires, nous nous tirons dans le pied collectivement.
En août dernier, la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, le Réseau réussite Montréal et le Regroupement des cégeps de Montréal ont bien fait ressortir cet enjeu dans l’étude Persévérance scolaire et conciliation études-travail : une piste de solution à la rareté de main-d’œuvre.
L’étude relevait qu’ils étaient nombreux les jeunes disposés à laisser les bancs d’école pour un emploi bien rémunéré : 69 % à la formation générale des adultes, 55 % à la formation générale des jeunes, 49 % au cégep technique, 47 % au cégep préuniversitaire et 39 % à la formation professionnelle.
Manifestement, un emploi et une bonne paye menacent dangereusement la persévérance scolaire.
Qui plus est, dans un marché où 30 % des emplois vacants n’exigent aucun diplôme. Les décrocheurs peuvent penser bien s’en tirer. Les auteurs préviennent toutefois que d’ici 2026 — c’est demain — il y aura augmentation des emplois exigeant des qualifications et par ailleurs, en raison de l’automatisation, il y aura baisse des emplois exigeant peu de qualifications.
«Près de 40 % des travailleurs sans diplôme sont exposés au risque d’automatisation de leur emploi», lit-on dans l’étude.
Certains regretteront peut-être d’avoir quitté l’école trop tôt.
Le portrait dressé dans la région de Montréal risque d’être sensiblement le même dans d’autres régions du Québec qui doivent composer avec une rareté de main-d’œuvre.
Dans le cadre des Journées de la persévérance scolaire qui se déroulent cette semaine, le Réseau québécois pour la réussite éducative a demandé à la firme Léger de sonder les employeurs sur le rôle qu’ils peuvent jouer sur la réussite éducative de leurs jeunes employés.
Point positif, 69 % des entreprises sondées affirment accorder une grande importance à la réussite scolaire de leurs employés. Tout le monde est pour la vertu.
Par contre, dans le quotidien et sur le terrain, seulement 29 % disent avoir une grande facilité à encourager les jeunes employés-étudiants à terminer leurs études et 31 % rapportent leur donner systématiquement des encouragements à persévérer.
La nécessité de faire rouler la business peut donc facilement l’emporter sur la réussite éducative et la lutte contre le décrochage.
D’où l’importance de sensibiliser les employeurs. La persévérance scolaire n’est pas que l’affaire des écoles, des cégeps, des universités, des jeunes et de leurs parents.
D’où aussi l’importance de véhiculer et de partager les expériences d’entreprises qui réussissent à concilier leurs besoins de main-d’œuvre et la persévérance de leurs employés aux études.
Des employeurs ont décidé de décerner des bourses d’études. D’autres, de rembourser une partie des frais de scolarité des employés qui n’ont pas encore obtenu leur diplôme. Certaines se montrent très flexibles dans la confection des horaires et tiennent compte des périodes d’examen. En agissant de la sorte, elles espèrent conserver les jeunes à leur emploi et les tenir motivés.
Tout le monde peut en sortir gagnant.
Source_ Journal le Soleil- Brigitte Breton Article sur ce LIEN