Construction: plusieurs métiers en pénurie de main-d’oeuvre selon l’ACQ


Revue de presse- La Tribune CLAUDE PLANTE 

Construction: plusieurs métiers en pénurie de main-d’oeuvre

Selon une récente étude, il manquerait près de 150 travailleurs de la construction dans la région de l’Estrie. Malgré un « certain équilibre », le manque de main-d’œuvre est plus criant pour certains métiers de l’industrie.

Lorsque l’on compare la situation de l’Estrie à celle de plusieurs autres régions du Québec, on remarque que le manque de travailleurs est spécifique à certains métiers. En effet, les enjeux de main-d’œuvre reliés aux métiers les plus connus comme charpentier-menuisier ou électricien ne sont pas aussi prononcés que dans les régions des grands centres urbains.Toutefois, on s’aperçoit que des métiers moins connus comme ferblantier, chaudronnier, carreleur, mécanicien de chantier, opérateur d’équipement lourd ou briqueteur-maçon sont en situation de pénurie de main-d’œuvre dans la région.

L’ACQ considère que même si les chiffres sont moins élevés pour l’Estrie, les conséquences ne sont pas moins néfastes. « Dans une région comme l’Estrie, lorsqu’il manque une dizaine de chaudronniers, une quinzaine de mécaniciens de chantier ou une trentaine de ferblantiers et de briqueteurs-maçons, les impacts sur les chantiers de construction sont loin d’être négligeables », souligne l’économiste de l’ACQ, Jean-Philippe Cliche.En ce qui a trait aux professions de la construction qui nécessitent un diplôme d’études collégiales, l’étude démontre que la région de l’Estrie sera en situation de déficit pour les techniques de génie industriel et de génie mécanique d’ici 2021.

« Ces techniques sont souvent liées aux nouvelles technologies de la construction. Il faudra assurément former plus de monde si nous souhaitons procéder à un virage numérique au sein de notre industrie », évoque M. Cliche.

Malgré la menace d’un ralentissement de l’économie mondiale, l’étude de RCGT démontre que les heures travaillées au Québec et en Estrie demeureront au-dessus des seuils historiques de 2011-2012, et ce, pour les dix prochaines années. Les heures travaillées continueront de mettre une pression énorme sur les entreprises de construction.

On observe un léger ralentissement dans le secteur résidentiel et industriel, mais dans le secteur institutionnel-commercial, que représente l’ACQ, le nombre d’heures travaillées demeurera au-dessus des seuils historiques de la région, et ce, notamment grâce aux investissements gouvernementaux.

Un an après avoir tiré la sonnette d’alarme, l’ACQ admet que la situation est maintenant plus problématique que jamais et que les entrepreneurs en construction vivent difficilement avec les conséquences de cette pénurie. Selon un sondage de la Commission de la construction du Québec (CCQ) datant du mois d’août 2019, seulement 1 % des entrepreneurs en construction croient que les difficultés à embaucher sont moins intenses que dans les 12 derniers mois. Dans le même sondage, 77 % affirment ne pas avoir été en mesure de pourvoir tous leurs postes de compagnons, 67 % leurs postes d’apprentis et 72 % leurs postes d’occupation.

Les entrepreneurs affirment que leur entreprise est moins rentable ou concurrentielle (62 %), ils refusent des contrats (61 %), travaillent plus d’heures eux-mêmes (60 %), alors que plus de la moitié d’entre eux affichent des retards dans la livraison de leurs contrats (58 %). Pour faire face à la pénurie, ils reportent ou étalent des contrats (55 %) ou embauchent et forment des travailleurs moins expérimentés (44 %).

Selon l’ACQ, un virage technologique de grande envergure est une solution incontournable à la pénurie de main-d’œuvre dans le secteur de la construction. En fait, l’ACQ fonde beaucoup d’espoir sur l’utilisation des technologies et des nouvelles techniques de production, car elle permettrait non seulement d’améliorer la productivité en chantier, mais elle permettrait aussi d’atténuer les effets de la pénurie de main-d’œuvre. En ce sens, l’ACQ invite le gouvernement Legault à s’attaquer à la pénurie de main-d’œuvre dans l’industrie de la construction en priorité puisque des investissements importants sont prévus en matière d’infrastructures gouvernementales, notamment dans les infrastructures scolaires.

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